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Les causes réelles de l’abolition de l’esclavage

abolition de l’esclavage
abolition de l’esclavage

Les causes réelles de l’abolition de l’esclavage sont essentiellement économiques, nullement philanthropiques comme l’ont exprimé les pays esclavagistes

L’esclavage a commencé dès la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb en 1492. Mais c'est bien au début du XVIe siècle, à l'initiative des Portugais, que la traite des esclaves prend son essor et que va naître le commerce triangulaire. Il est appelé ainsi car il concerne trois continents. Les pays européens affrètent des navires qui se rendent en Afrique. Là, les Européens échangent des marchandises contre des esclaves africains qu’ils capturent. Les captifs sont emmenés sur le continent américain et aux Antilles où ils sont vendus aux esclavagistes européens, propriétaires de champs de coton ou de canne à sucre. Le système esclavagiste a permis d’accumuler d’énormes profits au bénéfice des colons et de la métropole colonialiste, les intérêts économiques en jeu étaient importants et énormes.

 

Durant plus de trois siècles, le commerce triangulaire, aussi appelé traite négrière, va ravager le continent africain. Des dizaines de millions d'Africains ont été capturés durant cette période. Plusieurs millions d'entre eux sont morts à la suite de cette capture, le plus souvent lors de leur transport vers le continent américain. Sur le continent africain pour 1 noir capturé 10 étaient tués. Le voyage qui durait plusieurs mois s'effectuait dans des conditions sanitaires abominables et inhumaines. Le commerce triangulaire marque le début de la colonisation. Il a profondément modifié le visage du monde.

Sur la plantation les conditions de travail étaient inhumaines : l’esclave travaille comme une bête du matin au soir et tous les jours, il est constamment épuisé, n’a aucun intérêt dans le travail qu’il réalise, par résistance il sabote le travail, il est sous-alimenté, les révoltes d’esclaves sont nombreuses.

Concernant les traitements infligés aux esclaves dans les colonies françaises, le code noir (1685) a défini les peines corporelles auxquelles s’exposaient les esclaves.

Elles varient selon la gravité de l’acte déclaré répréhensible : le fouet ou les verges (bâtons souples), le marquage à l’épaule d’une fleur de lys au fer rouge, les deux oreilles coupées, le jarret tranché, la peine de mort (pendaison, bûcher ou roue).

Les vraies raisons de l’abolition de l’esclavage sont dans les nouvelles conditions de l’économie au 19è siècle. Ce sont :

-La fabrication du sucre à partir de la betterave – La révolution industrielle – La faible productivité du travail servile

 

-La fabrication du sucre à partir de la betterave

Au 15ème siècle, la betterave était présente dans l'Europe entière. En 1801, la première sucrerie industrielle était construite. Le sucre de betterave se pose comme concurrent du sucre de canne. La maîtrise du raffinage de la betterave

sucrière (créations d’usines pour la production du sucre de betteraves) ôta toute nécessité de l'esclavage dans les champs de canne à sucre à partir du début du XIXe siècle. Les esclavagistes étaient contraints d'envisager la libération des noirs qui devenaient de moins en moins rentables comparés à la production du sucre de betterave. L’introduction d’usines pour le traitement de la canne à sucre rendra cette main d’œuvre servile superflue et onéreuse.

-La révolution industrielle- La faible productivité du travail servile

-La révolution industrielle sera le remplacement d’une société basée sur l’agriculture par une société basée sur l’industrie ; Dès les années 1820 des économistes dénoncent l’esclavage comme système non rentable, onéreux et entravant l’industrialisation et le capitalisme. Les critères de rentabilité et de productivité seront au 1er plan. On fera ressortir la faible productivité du travail servile : l’esclave travaille comme une bête du matin au soir et tous les jours, de ce fait, il est constamment épuisé, sous-alimenté, n’a aucun intérêt dans le travail qu’il réalise, par résistance il sabote le travail, les révoltes d’esclaves sont nombreuses

Selon le mouvement abolitioniste de 1830 qui fait valoir les conséquences économiques et politiques de l’esclavage: L’esclavage doit être aboli, c’est un système onéreux, non rentable pour les colons et la métropole, il a instauré dans les colonies un rapport de force défavorable aux colons (souvenir de Haïti qui a pris son indépendance en 1802 suite à un soulèvement d’esclaves) Il faut abolir l’esclavage avant que les révoltes d’esclaves qui finiraient par être victorieuses n’amènent la perte des colonies.

 

Ces conditions sont propices à la naissance de sociétés abolitionistes au XIXe siècle qui vont prôner la condamnation morale de l'esclavage et demander son abolition.

 

Parmi les principaux pays esclavagistes, l'abolition de l'esclavage a été actée en 1833 pour le Royaume-Uni, 1848 pour la France et 1865 pour les États-Unis. En France, depuis le 21 mai 2001, une loi a été votée pour la reconnaissance de l'esclavage comme étant un crime contre l'humanité ; mais à propos des réparations les pays concernés par ce crime refusent jusqu’à ce jour de dédommager les descendants d’esclaves. Les colons se sont vus attribuer les terres, les usines et ont été grassement dédommagés ; les noirs n’ont strictement rien reçu sauf la liberté et se sont retrouvés dans des conditions très précaires d’existence.

Les descendants d’esclaves n’ont jusqu’à ce jour jamais été dédommagés de l’esclavage subi par leurs ancêtres malgré leurs requêtes judiciaires faites aussi bien en France qu’aux Etats Unis. En décembre 2017, en Martinique, la cour d'appel a refusé de reconnaître l'existence d'un préjudice direct et personnel subi par les demandeurs, «près de deux siècles après l'abolition définitive de l'esclavage» par la France en 1848. Elle a déclaré l'action en réparation irrecevable car prescrite. En 2019 la Cour de Cassation rejette le pourvoi en jugeant l’action prescrite.

Les Africains et Afro-Américains égrènent les exemples d'autres réparations: l'Allemagne vaincue contrainte de payer 132 milliards de marks aux Alliés et 6

milliards de dollars à Israël pour le génocide des Juifs; le Japon s'excusant pour les atrocités de son armée en Asie et acceptant de négocier le dédommagement des «épouses de réconfort», esclaves sexuelles pour ses soldats; la reine d'Angleterre consentant des dédommagements aux Maoris de Nouvelle-Zélande dépossédés de leurs terres en 1863; l'Australie acceptant des compensations financières pour les mauvais traitements infligés aux Aborigènes et l'arrachement à leur famille de 100 000 enfants entre 1910 et 1970; plusieurs Etats occidentaux, dont la Suisse, contraints de réparer les spoliations faites aux Juifs, etc.

Les préjudices de l’esclavage qui a duré plus de 300 ans sont infiniment plus graves

Rien à ce jour n'a été fait pour ceux dont le continent l’Afrique, fut saigné de ses meilleurs enfants pendant plus de trois siècles, avant d'être livré à la colonisation et à la spoliation de toutes ses richesses. Ils ont même été ignorés des réparations qui les touchaient : en 1847, l'Angleterre n'indemnisera que les propriétaires d'esclaves, privés de leurs «biens»(les esclaves), pour un montant total de 20 millions de livres sterling de l'époque. Aux Etats-Unis, la promesse faite par le Congrès en 1865 d'indemniser chaque ancien esclave avec « une mule et 40 acres (16 hectares) de terre » n'a jamais été tenue, alors que les propriétaires blancs ont été généreusement indemnisés. Dans les colonies françaises aussi, les colons blancs ont été grassement indemnisés. Pourtant, l’Amérique et l’Europe se sont économiquement construites sur l’esclavage des noirs et jusqu’à ce jour bénéficient des avantages économiques que leur a apporté ce commerce hideux.

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